Pourquoi certaines personnes ne prennent-elles aucun plaisir à courir ?
La course à pied est souvent présentée comme une source de bien-être, une activité qui libère les fameuses endorphines et procure un plaisir presque addictif. Pourtant, pour certaines personnes, courir est un véritable calvaire. Elles ne ressentent aucun plaisir, voire même du dégoût pour cette activité.
Alors, pourquoi cette inégalité face à la course ? 👀
La science nous éclaire sur les mécanismes biologiques et psychologiques qui influencent notre rapport au running.
La génétique influence notre rapport à la course
Si vous avez déjà croisé quelqu’un qui vous dit "moi, courir, c’est un supplice !", sachez que cela peut être en partie dû à sa génétique.
Les recherches montrent que nous ne sommes pas tous égaux face à la production et la sensibilité aux neurotransmetteurs liés au plaisir de l’effort, notamment les endo-cannabinoïdes, qui sont les véritables molécules responsables de l’euphorie du coureur.
Certaines personnes libèrent moins de ces substances ou y sont moins réceptives, ce qui rend la course moins agréable pour elles.
Le cerveau doit s’habituer à l’effort avant d’en tirer du plaisir
Si vous débutez la course à pied et que vous trouvez cela désagréable, c’est normal ! Le plaisir ne vient pas immédiatement, car le cerveau perçoit d’abord la course comme un stress et non comme une source de bien-être.
Les scientifiques ont identifié trois phases distinctes dans l’adaptation au running :
Phase 1 : La souffrance (0 à 4 semaines)
Au début, la course est perçue comme un stress pour le corps.
Le cerveau libère plus de cortisol (hormone du stress) que d’endorphines, ce qui rend l’effort désagréable.
Résultat : beaucoup de débutants abandonnent à ce stade car ils n’éprouvent aucun plaisir à courir.
"C'est pour ça que votre collègue, il est plutôt en souffrance et essoufflé, il n'a pas de plaisir. Parce que pour lui et son corps, courir, c'est un stress."
Cette phase est la plus difficile, mais elle ne dure pas éternellement !
Phase 2 : L’adaptation (4 à 8 semaines)
Après plusieurs semaines de pratique, le corps commence à mieux gérer l’effort.
Les premières sensations agréables apparaissent grâce à l’activation progressive du système de récompense.
"Le cerveau commence à activer le système de récompense et là, les premières sensations de plaisir vont commencer à apparaître."
Phase 3 : L’euphorie du coureur (après 8 semaines)
À force de pratique régulière, le cerveau apprend à reconnaître la course comme une activité normale et non plus un stress.
Les endo-cannabinoïdes sont libérés en plus grande quantité et plus rapidement, ce qui entraîne une sensation de plaisir et de motivation accrue.
"À 8 semaines de pratique, c'est vraiment là où on devient accro de la course à pied."
Si vous ne ressentez toujours aucun plaisir en courant, c’est peut-être parce que vous n’avez pas encore atteint cette phase !
L’intensité et la durée influencent la production des hormones du plaisir
Un autre élément clé pour ressentir du plaisir en courant est l’intensité de l’effort.
"Un footing trop long ou trop lent ne va pas forcément déclencher la même réponse hormonale et donc provoquer cette euphorie."
Il faut atteindre un certain seuil d’effort pour activer les circuits de récompense.
Un effort trop faible (trop lent, trop court) peut ne pas suffire à déclencher la libération des endo-cannabinoïdes.
Un effort trop intense peut au contraire être perçu comme un stress excessif, entraînant de la frustration au lieu du plaisir.
L’idéal est donc de trouver un rythme qui stimule les neurotransmetteurs du plaisir sans être trop éprouvant pour l’organisme.
L’impact du mental et de l’environnement
Le plaisir en course n’est pas qu’une question de chimie cérébrale, il est aussi influencé par notre perception et notre environnement.
Si courir est perçu comme une corvée, il y a peu de chances que cela déclenche une réponse positive dans le cerveau.
L’environnement joue un rôle crucial : courir en pleine nature peut être plus agréable que sur un tapis roulant.
L’effet du groupe : courir avec des amis ou en club peut booster la motivation et rendre l’expérience plus plaisante.
Adapter son approche peut faire une énorme différence dans le ressenti du plaisir en courant !
Comment apprendre à aimer courir ?
Si courir vous semble toujours désagréable, voici quelques astuces pour améliorer votre expérience et maximiser les effets positifs :
Soyez patient : donnez-vous au moins 8 semaines de pratique régulière avant de juger.
Commencez doucement : alternez course et marche pour éviter une surcharge de stress.
Trouvez le bon rythme : ni trop lent, ni trop intense, ajustez votre effort pour qu’il reste agréable.
Changez d’environnement : essayez des parcours variés et évitez les terrains monotones.
Courrez avec de la musique ou un podcast : cela peut aider à détourner l’attention de l’effort.
Pratiquez en groupe : courir avec des amis ou en club rend l’expérience plus motivante.
Conclusion : le plaisir en courant, ça se construit !
Le fait de ne pas ressentir de plaisir en courant n’est pas une fatalité. Notre corps et notre cerveau ont besoin de temps pour s’adapter et commencer à tirer du plaisir de l’effort.
Le plaisir en course ne vient pas immédiatement : il se construit avec la régularité, l’intensité adaptée et une approche bienveillante.
Alors, avant de dire « je n’aime pas courir », laissez-vous le temps d’atteindre la phase où votre cerveau commencera à vraiment apprécier l’expérience. Qui sait, vous pourriez bientôt devenir accro !
Cet article est basé sur les informations du podcast et les retranscrit de manière pédagogique et engageante. Si tu souhaites des ajustements ou un encadré spécifique, n’hésite pas à me le dire !.
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