Peut-on vraiment devenir accro au RUNNING ? Mythe ou réalité ? 

On entend souvent dire que le sport peut provoquer une véritable addiction. Certains parlent même de "drogue naturelle", évoquant les endorphines comme une substance capable de rendre dépendant. Mais peut-on vraiment être accro au sport comme on peut l’être à l’alcool, à la cigarette ou aux drogues ?

La science a étudié la question et la réponse est plus nuancée qu’on ne le pense.  

Crédit : Sport équipement

Sport et addiction : d’où vient cette idée ? 

La sensation de bien-être après une séance de sport est bien connue des athlètes et des coureurs réguliers. Ce phénomène est souvent attribué aux endorphines, qui procureraient une sensation d’euphorie après l’effort, au point de créer une forme de dépendance. 

Mais comme l’explique le podcast : 

"L'idée que l'on peut être accro aux endorphines est très répandue. Certains parlent même de drogue naturelle." 

L’image du sportif incapable de passer une journée sans s’entraîner, ressentant un manque en cas d’arrêt, alimente cette idée. Pourtant, le sport ne crée pas une addiction au sens strict du terme. 

Le sport peut-il être une addiction comme une drogue ? 

Pour qu’une substance soit considérée comme addictive, elle doit répondre à plusieurs critères : 


✔️ Tolérance : le besoin d’augmenter la "dose" pour ressentir les mêmes effets. 
✔️ Sevrage : une souffrance physique ou psychologique en cas d’arrêt. 
✔️ Dérèglement du circuit de la récompense : une consommation incontrôlée, malgré les conséquences négatives. 

Contrairement à une substance addictive comme l’alcool ou les opioïdes, le sport ne modifie pas de manière irréversible la chimie du cerveau. De plus, il ne provoque pas un véritable phénomène de tolérance, même si certains sportifs ressentent le besoin d’augmenter leur charge d’entraînement. 

En résumé : si le sport stimule les circuits de récompense du cerveau, il ne les "pirate" pas comme une drogue addictive. 

Peut-on quand même développer une dépendance au sport ? 

Si le sport n’est pas une drogue au sens chimique du terme, il peut toutefois entraîner une dépendance comportementale, appelée bigorexie ou hyperactivité sportive. 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) classe même la bigorexie dans la catégorie des addictions comportementales, au même titre que les jeux vidéo ou les achats compulsifs. 

Les signes d’une dépendance au sport : 

  • Un besoin irrépressible de s’entraîner tous les jours, sans pouvoir s’arrêter. 

  • Un impact négatif sur la vie sociale, familiale ou professionnelle. 

  • Un mal-être ou une forte anxiété en cas d’impossibilité de s’entraîner. 

  • L’augmentation progressive de l’intensité des entraînements, au détriment de la récupération. 

Une étude estime que 10% des athlètes d’endurance pourraient présenter des comportements compulsifs liés à leur pratique. 

Qui sont les personnes les plus à risque ? 

La dépendance au sport ne concerne qu’une minorité de pratiquants, mais certains profils sont plus exposés que d’autres. Rassurez-vous, la grande majorité des pratiquants n'ont pas de risque de développer une dépendance !

Les personnes les plus à risque sont : 

  • Les sportifs de haut niveau, pour qui la performance est un enjeu central. 

  • Les personnes qui utilisent le sport comme un échappatoire psychologique, notamment en cas stress et troubles anxieux . 

  • Les individus souffrant de troubles du comportement alimentaire, qui peuvent associer l’exercice à un contrôle excessif du poids. 

  • Les personnes ayant tendance à augmenter sans cesse leur charge d’entraînement, sans écouter leur corps. 

"Surtout les sportifs professionnels ou de haut niveau, qui ont un besoin constant de performance, ainsi que les personnes qui utilisent le sport comme un échappatoire psychologique." 

Si l’on pratique le sport de manière équilibrée, il reste une activité bénéfique et non un danger. 

Comment éviter une relation toxique avec le sport ? 

Même si le sport est un excellent moyen de se sentir bien, il est important d’en faire un allié, et non une obsession. 

Quelques conseils pour garder une pratique saine : 

  • Prendre des jours de repos : la récupération est essentielle pour éviter la surcharge. 

  • Varier les plaisirs : alterner les sports, ne pas se focaliser uniquement sur la performance. 

  • Écouter son corps : ne pas forcer en cas de fatigue ou de blessure. 

  • Se fixer des objectifs équilibrés : éviter les challenges irréalistes qui poussent à l’excès. 

  • Ne pas culpabiliser en cas de pause : le bien-être passe aussi par l’acceptation du repos. 

Le sport doit rester une source de plaisir et non une contrainte ! 

En résumé: sport et addiction, une question d’équilibre 

Alors, peut-on vraiment être accro au sport ? Oui et non. 

Non, dans le sens où le sport ne provoque pas une addiction chimique comme une drogue. 
Oui, dans le sens où une minorité de personnes peut développer une dépendance comportementale excessive. 

La clé réside dans l’équilibre et l’écoute de son corps. Pour la majorité des pratiquants, le sport est un allié du bien-être, et non un piège addictif. 

Tant que la pratique reste un plaisir et non une contrainte, pas de panique : vous pouvez courir en toute sérénité !  



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