Le trail : Allier ou ennemis de la nature ?
Courir en pleine nature, c’est souvent un luxe que les coureurs s’accordent pour déconnecter, respirer, se recentrer. Pourtant, chaque foulée sur un sentier de montagne, chaque sortie au lever du jour dans un bois périurbain n’est pas sans conséquences pour les écosystèmes qui nous entourent.
La biodiversité, c’est ce tissu vivant — faune, flore, milieux naturels — que l’on côtoie en short et baskets, parfois sans même y prêter attention. Et si on apprenait à le respecter davantage ?
Dans cet épisode, Cléo et Émilie ont voulu comprendre, expliquer et décrypter ce qui se cache vraiment derrière ce sujet.
La nature aussi a besoin de tranquillité
Le running est une activité douce… pour l’être humain. Mais pour les animaux sauvages, la simple présence humaine peut être source de dérangement. Et pas besoin d’être un trailleur en frontale sur l’UTMB pour avoir un impact.
Christelle Baccage, du Conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie, l’explique très clairement : « Dès qu’un coureur sort du sentier, il peut provoquer de l’érosion, abîmer la végétation, ou déranger les animaux. Et ce geste, multiplié par des centaines d'autres, devient significatif. »
Et la nuit ? C’est pire. La faune s’adapte aux heures humaines : elle s’active quand nous dormons. Les frontales, les bruits de pas, les drones de captation vidéo... tout cela perturbe les cycles naturels. À la longue, les animaux vivent dans un état de vigilance constant, un stress qui peut menacer leur survie.
En ville aussi, la nature résiste… tant bien que mal
Ce n’est pas parce que vous courez au Bois de Boulogne ou dans un parc urbain que vous êtes exempt d’impact. Ces espaces, bien que fréquentés, abritent une biodiversité fragile, souvent repoussée aux marges de nos villes.
En courant très tôt le matin ou tard le soir, vous risquez de croiser (et déranger) les rares animaux qui osent encore s’y montrer. Et si on a parfois l’impression d’être seul, la nature, elle, n’a jamais déserté totalement.
Les bonnes pratiques du coureur respectueux
Voici une sélection de gestes simples pour préserver la biodiversité lors de vos sorties :
✔️ Rester sur les sentiers
C’est LA règle de base. Un pas hors sentier, multiplié par 1 000 coureurs, devient un chemin parallèle. Évitez de couper les virages ou d’élargir les bords : la végétation met parfois des années à s’y réinstaller.
✔️ Choisir ses horaires
Évitez les sorties en pleine nuit ou à l’aube dans les zones sensibles. La faune a besoin de plages de tranquillité. Et par temps de canicule, mieux vaut aussi éviter les heures chaudes… pour elle comme pour vous.
✔️ Limiter la diffusion de vos traces GPS
Partager votre itinéraire sur Strava peut involontairement attirer d’autres coureurs vers des zones sensibles. Si le spot est fragile ou méconnu, gardez-le confidentiel. Et évitez d’indiquer précisément l’emplacement sur vos photos Instagram.
✔️ Respecter la faune
Si vous croisez un animal sauvage : ne criez pas, ne courez pas vers lui, ne le prenez pas en photo de trop près. Stoppez votre course, laissez-le s’éloigner calmement. Cela évite un stress inutile et une dépense d’énergie qu’il pourrait payer cher.
✔️ Prévoir une poche à déchets
En course ou à l’entraînement, il arrive qu’un emballage s’échappe d’une poche mal fermée. Ayez toujours une poche dédiée, refermable, pour tout garder avec vous. Et si possible, ramassez ceux des autres. Discrètement héroïque.
Crédit : Small, but valuable
Et pour les courses organisées ?
Un trail bien organisé peut aussi être respectueux de son environnement, à condition de respecter quelques règles :
Ne pas installer les ravitaillements en plein cœur de milieux naturels sensibles
Utiliser du balisage réutilisable (et éviter les rubalises jetables dans les arbres)
Mettre en place un ramassage systématique des déchets après le passage des coureurs
Sensibiliser les participants via le règlement de course (déjà en vigueur sur des épreuves comme l’UTMB ou le Grand Raid du Finistère)
Certaines courses vont plus loin : limitation volontaire du nombre de participants, interdiction des bâtons, refus du t-shirt finisher... Des gestes symboliques, mais qui changent la donne.
Courir, c’est aussi observer
Le plaisir du running en pleine nature, c’est aussi ça : ressentir l’environnement, observer un écureuil, croiser un chevreuil, entendre le chant d’un oiseau au détour d’un sentier. Courir en respectant la biodiversité, ce n’est pas restreindre sa pratique, c’est l’enrichir. Et c’est la meilleure manière de s’assurer qu’on pourra en profiter encore longtemps.
Vous avez d’autres astuces éco-responsables ?
Partagez-les avec nous, sur nos réseaux. Chaque petit geste compte. Et parfois, courir doucement, c’est aussi avancer plus loin.
Nice, ses galets, sa Promenade des Anglais, et… son IRONMAN. Pour ses 20 ans, la mythique course niçoise a été le théâtre de deux récits bouleversants, portés par deux athlètes à l’énergie communicative : Alix Noblat, trailleuse reconvertie en triathlète, et Sandra Huon, passée en quelques mois du statut d’amatrice à celui de professionnelle. Deux visions du triathlon, deux parcours de vie, et un même souffle d’inspiration.