Dopage : les secrets de la face cachée du sport
Le dopage est un sujet qui occupe une place de choix dans les discussions entre coureurs, et plus généralement entre sportifs. Mais les discussions se limitent souvent à la question de la suspension, à vie ou non, ou encore plus général, à celle du bien et du mal. Mais que cache réellement le dopage ? Quels sont les mécanismes psychologiques à l’oeuvre ? Comment lutter contre ? Ce sont ces problématiques et bien d’autres que nous abordons aujourd’hui !
Le dopage : une réponse à l’inégalité entre les Hommes ?
Le dopage consiste à recourir à des substances, méthodes illégales pour améliorer ses capacités physiques, physiologiques.
Le but ? Battre les autres. Mais si on creuse un peu, on peut y voir pour certains le refus de leurs propres limites. Car il faut bien se l’avouer, même si la génétique ne fait pas tout, plus de 70 gènes ont été identifiés comme intervenant dans l’effort sportif. Et, clairement, nous ne sommes pas tous égaux face aux capacités dont la nature nous a doté. Des athlètes pourront tenter de s’entraîner comme Kipchoge et ne parviendront jamais à réaliser 2h15 sur marathon !
Mais ne nous y trompons pas! Si cela peut expliquer le recours à la tricherie, il faut bien reconnaître que les moteurs de cette démarche sont multiples variés, et très personnels. Cependant, nous pouvons constater que lorsque l’on met en confrontation des êtres humains dans des milieux à forts enjeux financiers, le dopage n’est jamais très loin.
Certains sports semblent plus touchés - les sports d’endurance, de force - et pourtant aucun n’y échappe.
Les sports techniques se réfugient généralement derrière l’argument qu’ils sont justement « techniques » pour écarter toute présence de dopage dans leurs rangs. Et pourtant, on sait tous que la technique, la justesse d’un mouvement se dégrade avec la fatigue d’où l’intérêt pour eux d’avoir recours à des produits permettant de limiter cet état. Dans les sports de justesse, l’utilisation de beta bloquants est également très répandue, à l’instar de certains virtuoses.
Le dopage serait inefficace… ou de durée limitée, et ne remplacerait pas le « vrai » entraînement
Il arrive également d’entendre que le recours à des substances dopantes ne serait au final pas si efficace que cela. Là il faut être clair, un athlète qui se dope prend le risque de mettre fin à sa carrière, de voir tous ses sponsors l’abandonner, sans parler des conséquences sociales d’une suspension dans un monde où le dopé devient la personne à ne pas fréquenter. Alors, pourquoi prendre ce risque si cela ne fonctionne pas ?
Autre idée reçue largement répandue : les effets des produits illicites seraient à durée limitée. Si cela est vrai pour toutes les substances améliorant les capacités cardio-vasculaires (EPO par exemple), il en va autrement des produits agissant sur la masse musculaire par exemple.
Enfin, nombreux pensent que même dopé, un athlète ne peut pas réussir sans s’entraîner. Si cela se vérifie pour ceux qui à l’instar de Lance Amstrong ont dominé de la tête et des épaules une discipline, le dopage permet d’espérer des gains sans s’entraîner durement. Certaines hormones, c’est le cas par exemple des stéroïdes anabolisants, permettent de la prise de masse musculaire sans efforts ou presque.
Pharmacies ambulantes et protocoles
Si les produits interdits sont malheureusement assez faciles à trouver - il existe des sites en ligne offrant tout l’arsenal du parfait dopé. La différence d’efficacité se jouera lors de l’établissement du protocole, autrement dit le plan d’entrainement du tricheur.
On détermine à quel moment il doit utiliser chaque produit, à quelle dose afin de maximiser les effets des substances et passer entre les mailles du filet en cas de contrôle.
On joue à ce niveau sur les limites autorisés de substance dans l’organisme et des chercheurs-médecins (voire entraîneurs) peu scrupuleux ont poussés les expérimentations afin d’être pile à la limite.
Le protocole indique également quelles substances associer afin de limiter les effets secondaires. C’est la raison pour laquelle on a pu déterminer que certains athlètes « ultra »-dopés consommaient jusqu’à 70 médicaments par jour!
Dopage et histoires rocambolesques : les tricheurs nous prennent pour des idiots ?
Les contrôles positifs donnent très souvent des explications aussi farfelues qu’incroyables de la part de l’athlète pris la « main dans le sac ». Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, les auteurs des propos, même les plus surprenants, croient réellement en leur récit.
Pour le comprendre, il faut bien assimiler le fait que le la dopé vit constamment dans le mensonge et le déni. Arrive un moment où il croit réellement en ses propres mensonges. À cela, ajoutez le fait que les substances prises restent des substances chimiques qui finissent par avoir un effet sur le corps humain et notamment dans ses dimensions psychiques/psychologiques. La schizophrénie est alors assez fréquente. Dès lors tous les ingrédients sont réunis pour obtenir une histoire aussi incroyable que rocambolesque, énoncée avec la plus grande sincérité.
Fatalisme ou espoir: la lutte anti-dopage a-t-elle réellement une chance?
Le dopage rapporte gros, à ceux qui en font le commerce et à ceux qui en usent. L’antidopage, lui, coûte et ne rapporte rien.
Partant de là, nous pourrions penser que le combat est perdu d’avance. Pourtant, des solutions de plus en plus pertinentes sont mises en place par les organismes en charge des contrôles.
L’idée est de coupler géolocalisation - afin de pouvoir contrôler à tout moment les athlètes ce qui réduit les fenêtres de tricherie si on peut dire - avec la recherche des modifications de constantes physiologiques. C’est le principe du passeport biologique : par la modification de certaines spécificités individuelles la prise de substances interdites peut être révélée.