Diagonale des fous : un trail pas comme les autres
La Diagonale des Fous est sans nul doute l’un des ultra-trails les plus mythiques du circuit international. Mais comment cette course en plein cœur de l’île de La Réunion est devenue une étape incontournable des plus grands traileurs mondiaux ?
La Réunion – Un cadre exceptionnel pour la Diagonale des Fous
L’île de La Réunion est réputée pour sa beauté sauvage et sans concession. Avec ses montagnes abruptes, sa végétation dense et verdoyante et ses plages bordées par l’Océan Indien, cette destination est depuis longtemps prisée par des milliers de touristes chaque année.
Pourtant, elle est loin d’être le lieu de vacances le plus indiqué pour les adaptes du farniente à la plage. En effet, beaucoup de plages sont interdites à la baignade du fait de la présence de requins. Mais ce que viennent chercher les nombreux touristes, c’est surtout les paysages d’une beauté et d’une diversité incroyables. Du Piton de la Fournaise, volcan encore actif et régulièrement en colère, aux cirques vertigineux tels que Cilaos ou le célère Mafate, cette île est un régal pour les aventuriers de l’extrême.
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De plus, la biodiversité est extrêmement variée et promet des rencontres parfois inattendues, emplies de couleurs et de bruits tout à fait exceptionnels.
Il n’en fallait pas plus pour faire germer l’idée d’une course de l’extrême qui traverserait l’île du Sud au Nord en passant par tous ces édifices érigés par Mère Nature, aussi sublimes que dangereux.
La Diag’ – Petite histoire d’un grand trail
En 1989, une drôle de course du nom de Marche des Cimes apparait pour la première fois à La Réunion. De Saint-Denis à Saint-Philippe, elle rassemble une poignée de coureurs téméraires bien décidés à en découdre avec le relief mythique de l’île de La Réunion.
Devenue ensuite la Grande Traversée, puis la Course de la Pleine Lune, elle adopte en 1994 son intitulé actuel : le Grand Raid. Sobre, efficace, teinté d’une pointe de mystère. On se laisserait presque tentés ! Mais c’est sans compter sur le surnom qui supplantera très vite le nom original dans les discussions des coureurs : la Diagonale des Fous. Ok, là le ton est donné : on passe notre tour !
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Il faut dire qu’avec 165Km (si on ne se perd pas) et plus de 10 000m de D+, le tout sous une chaleur écrasante et humide, on est bien loin de la promenade de santé. D’autant que le parcours ne permet pas toujours aux coureurs d’abandonner ou d’être secourus. Alors ouais, il faut sûrement être un peu fou pour se lancer dans pareille aventure !
D’ailleurs, la liste du matériel obligatoire et les points médicaux incontournables qui jalonnent le parcours donnent rapidement le ton. Ici, on n’est pas là (que) pour rigoler. La course a déjà connu trois drames qui ont marqué les esprits. En 2002, deux coureurs décèdent sur le parcours : Gérard Bordage et Guus Smit. En 2012, c’est Thierry Delaprez qui trouve la mort en chutant dans un ravin au col de la Fourche.
Depuis, les mesures de sécurité ont encore été renforcées pour limiter les risques. Toutefois, sur pareille épreuve, le risque zéro n’existe pas.
Une ambiance de folie sur la Diagonale des Fous
Une île, perdue au milieu de l’Océan Indien. Une course qui traverse des contrées isolées, pratiquement inaccessibles. Silence et solitude devraient être les maitres mots, non ? Que nenni ! S’il est bien une course où l’ambiance est totalement survoltée, c’est bien la Diagonale des Fous ! Et c’est d’ailleurs ce qui a aussi participé à sa réputation internationale.
Chaque année, jours et nuits, ce sont des milliers de spectateurs qui s’amassent dans les rues et sur le parcours, hurlant, dansant, chantant pancartes en main pour encourager les courageux traileurs. Le Grand Raid est un événement qui est profondément ancré dans le patrimoine sportif de l’île de La Réunion. À ce titre, il déclenche chaque année une ferveur difficilement égalable, même sur les marathons les plus célèbres du circuit mondial. C’est toute une population qui vibre au rythme des foulées des coureurs, et qui les pousse à se dépasser toujours plus.
Finalement à la Diag, les fous ne portent pas tous un dossard !
Il y a un an et demi, Yanis, passionné de rugby, voyait sa vie bouleversée lors d’un match. Une lourde chute sur son genou lui a causé une luxation grave, déchirant tous ses ligaments. Les séquelles sont lourdes : un pied droit paralyséet une cheville rendue instable. Mais là où beaucoup auraient vu un arrêt brutal, Yanis a perçu une opportunité de résilience.