Périostite, essuie-glace, fracture de fatigue : dites-stop à ces blessures qui pourrissent la vie des coureurs
La course à pied est un sport formidable, accessible à tous et synonyme de liberté. Mais elle s'accompagne aussi d'un fléau que beaucoup de runners redoutent : les blessures. Parmi elles, la périostite, le syndrome de l'essuie-glace et la fracture de fatigue sont des pathologies récurrentes qui peuvent rapidement transformer chaque sortie en calvaire.
Erwann, kinésithérapeute du sport, nous aide à mieux comprendre ces blessures et surtout à les prévenir.
La périostite : l'alerte à ne pas ignorer
Cette douleur diffuse sur le tibia, qui semble s'intensifier au fil des sorties, est bien connue des coureurs. La périostite est une inflammation du périoste, la membrane qui entoure l'os.
« Souvent, c'est une douleur qui survient progressivement, notamment chez les coureurs qui augmentent trop vite leur charge d'entraînement. La périostite est un signal d'alerte : si on la laisse s'installer, elle peut dégénérer en fracture de fatigue. »
Les causes principales :
Augmentation trop rapide du volume ou de l'intensité
Chaussures inadaptées ou usées
Foulée trop impactante avec une attaque talon prononcée
Sols trop durs (bitume, tartan)
💡Les solutions :
✅ Adapter sa charge d'entraînement avec des progressions douces
✅ Varier les surfaces de course
✅ Renforcer les mollets et les muscles stabilisateurs
✅ Porter des chaussures adaptées et en bon état
Syndrome de l'essuie-glace : la douleur latérale du genou
Cette douleur externe du genou, qui s'intensifie sur les longues distances ou en descente, est caractéristique du syndrome de la bandelette ilio-tibiale, plus connu sous le nom de syndrome de l'essuie-glace.
« Ce syndrome est lié à une compression excessive de la bandelette ilio-tibiale sur le condyle fémoral externe. C'est une douleur invalidante qui peut rapidement forcer l'arrêt de l'entraînement si elle n'est pas prise en charge. »
Les causes principales :
Déséquilibres musculaires, notamment un manque de force des fessiers
Augmentation brutale du volume d'entraînement
Course sur des surfaces inclinées (route en dévers, piste)
Mauvaise technique de course
💡Les solutions :
✅Renforcer les fessiers et les hanches pour éviter une instabilité excessive
✅ Modifier la foulée pour réduire la tension sur la bandelette
✅ Éviter les surfaces trop inclinées ou les dénivelés excessifs
✅ Intégrer des exercices de mobilisation et d'étirement spécifiques
Fracture de fatigue : quand le corps dit stop
La fracture de fatigue est l'une des blessures les plus redoutées par les coureurs. Elle survient après une accumulation de micro-traumatismes sur un os fragilisé par une charge d'entraînement excessive.
« Souvent, la fracture de fatigue arrive chez des coureurs qui n’ont pas écouté les signaux d’alerte de leur corps, comme une périostite. C'est une pathologie de surcharge qui impose un arrêt prolongé. »
Les causes principales :
Trop de volume ou d'intensité d'entraînement sans récupération adaptée
Carences en vitamine D et calcium
Chaussures trop dures ou usées
Mauvaise gestion de la récupération
💡Les solutions :
✅ Respecter une progression douce et éviter les augmentations brutales de charge
✅ Avoir une alimentation riche en calcium et vitamine D
✅ Alterner les surfaces de course pour limiter l'impact répété sur les mêmes zones osseuses
✅ Prendre du repos au moindre signe d'alerte
Le mot de la fin : écoutez votre corps !
Toutes ces blessures ont un point commun : elles sont le plus souvent liées à une surcharge ou à une mauvaise gestion de l'entraînement. Un seul maître mot pour les éviter : la progressivité. « Le coureur doit apprendre à s'écouter. Une douleur persistante n'est jamais normale. Il vaut mieux lever le pied quelques jours plutôt que de forcer et devoir s'arrêter plusieurs mois. »
En adaptant votre volume d'entraînement, en renforçant les muscles clés et en étant attentif à vos sensations, vous pourrez dire adieu à ces blessures qui pourrissent la vie des coureurs.
Et surtout, si la douleur persiste, consultez un professionnel de santé. Mieux vaut un diagnostic précoce qu'un arrêt forcé de plusieurs mois !
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