Routine ou flexibilité : nos techniques pour rester motivés
Dans cet épisode de Body And Mind, nous plongeons au cœur d'un sujet fascinant du sport : la motivation. Notre experte en préparation mentale, Manon Vercouter, nous révèle ses techniques et stratégies pour cultiver une motivation durable. Elle nous guide à travers les différentes manières de structurer notre quotidien, que ce soit par des routines bien établies ou par une approche plus flexible, adaptée aux imprévus et aux changements de dernière minute.
Rituels vs Routine : quelles différences ?
Le rituel peut parfois être confondu avec la routine car ils ont tous les deux cet aspect répétitif. En réalité, alors que la routine tient davantage de l’organisation et de la discipline, le rituel possède une dimension davantage émotionnelle. On le fait pour se réconforter, se sécuriser, se rassurer, se donner de la chance… C’est comme un grigri, souvent relié à des croyances aidantes.
Finalement, le rituel s’intègre généralement au sein de stratégies de préparations « standards ». Un athlète peut décider d’y avoir recours dans le but de se rapprocher d’un état psychologique et physique propice au déroulement automatique, précis et efficace de performance.
Ces rituels sportifs peuvent se manifester de différentes façon et à différents moments selon les coureurs : avant, pendant ou après l’entrainement notamment. Ils sont souvent plus présents le jour de compétitions officielles.
L’impact de la routine et des rituels sur nos performances
Il peut être difficile de mesurer l’impact réel des rituels sur les performances tant chaque individu possède ses propres ressors personnels. On peut toutefois s’appuyer sur quelques pistes.
Concrètement, on constate que l’instauration de rituels va avoir les effets bénéfiques suivants :
Mise en place d’un cercle vertueux créé par la répétition qui rassure et renforce les croyances aidantes.
Meilleur ancrage dans l’instant présent et donc moins de pensées parasites
Le rituel, s’il est agréable, crée un état mental et émotionnel propices à la performance
Il faut bien comprendre que toute routine part à la base d’une première décision. Cette décision va entrainer la mise en place d’une première action, qui va amener à la création d’une routine. Avec au départ de la volonté et une certaine discipline, on développe un automatisme et c’est là que la routine est pleinement mise en place.
L’avantage de l’automatisme, c’est justement de ne plus avoir à chaque fois à se “remotiver”. La routine permet donc de décharger un espace mental et de ne pas sans cesse remettre en question les motivations ou l’objectif.
La flexibilité mentale : la comprendre pour bien l’appréhender
La flexibilité mentale désigne la capacité de changer de tâche ou de stratégie mentale et à passer d'une opération cognitive à une autre.
En d'autres termes, ce qu’on appelle aussi la flexibilité cognitive est la capacité à nous rendre compte que quelque chose ne fonctionne pas ou plus et que par conséquent, nous devons revoir notre conduite, pensée et opinions pour nous adapter à notre environnement et aux nouvelles situations.
Cette flexibilité joue un rôle important dans l'apprentissage et la capacité à résoudre des problèmes complexes. Elle nous permet de choisir la meilleure stratégie afin de nous adapter aux nouvelles situations que nous rencontrons. Elle nous aide également à retenir des informations et y répondre de manière flexible et adéquate tout en nous ajustant aux changements et exigences de la situation.
Flexibilité mentale et performances sportives
La flexibilité nous sort de la rigidité et de l’hyper focus sur le but, nous ramenant davantage dans le présent.
Une bonne flexibilité cognitive nous permet ainsi de prendre en compte d'autres croyances, valeurs, idées ou manières de penser.
C’est ce qui nous permet de ne pas être trop rigide vis à vis de notre objectif, d’adapter notre entrainement si l’objectif était trop ambitieux, mais aussi d’être moins sujet à l’anxiété de performance et au perfectionnisme. Grâce à la flexibilité, on peut mieux lâcher prise car elle s’oppose à la notion de contrôle, dans une certaine mesure .
Dans le cadre sportif, la flexibilité permet de faire face à la nouveauté et l’inattendu :
Si je me suis préparée pour une course mais que le jour J il y a une grosse pluie alors que j’ai eu l’habitude du soleil pendant mon entrainement, quelle attitude j’adopte ?
Si j’ai l’habitude de faire une certaine performance ou un certain classement mais que je fais plus à une course, la flexibilité mentale va permettre de trouver des explications qui vont m’aider à ne pas m’auto flageller et me critiquer : peut être qu’il y a eu un changement de terrain, que le temps n’était pas pareil, qu’il y avait davantage de meilleurs coureurs etc…
Ell permet de comprendre et de s’adapter : noter ce qui fonctionne mais aussi apprendre de ses “erreurs”
Mais la meilleure façon dont elle nous aide à améliorer nos performances sportives, c’est lorsqu’elle permet d’éviter de répéter les mêmes erreurs parce qu’on a moins de difficultés à trouver d’autres stratégies plus adaptées pour nous.
Routine et flexibilité : deux approches complémentaires
De prime abord totalement opposées, la routine et la flexibilité peuvent se révéler parfaitement complémentaires. Chacune peut correspondre davantage à un individu plutôt qu’un autre en fonction de son caractère et de son fonctionnement.
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Certains se sentiront rassurés par la mise en place d’une routine stricte ou de rituels très ancrés, quand d’autres préféreront laisser place à l’incertitude et garder une approche très flexible.
La meilleure façon d’optimiser ses performances pourrait finalement être un juste milieu entre ces deux approches : mettre en place une routine qui permet de travailler sa discipline tout en gardant une certaine flexibilité pour s’adapter aux imprévus.