mon marathon en Corée du Nord : 42k195 dans le pays le plus secret du monde

Raphaël, passionné de course à pied et de voyage, nous raconte son aventure hors du commun : courir le marathon de Pyongyang, en Corée du Nord, un pays aux antipodes de tout ce qu’il connaissait jusqu’alors.

Un défi attirant et intimidant

Depuis son plus jeune âge, Raphaël allie ses deux passions : la course à pied et le voyage. Chaque année, il choisit un marathon, en France ou à l'étranger, pour découvrir de nouvelles cultures tout en vivant sa passion sportive. Mais en 2018, son choix a surpris : le marathon de Pyongyang, en Corée du Nord.

C'est un article internet qui a éveillé sa curiosité. « Pyongyang est l'une des dernières dictatures assumées au monde », explique Raphaël. « Un pays fermé, mais qui a ouvert son marathon aux étrangers depuis quelques années. » Entre fascination et défi, il a décidé de se lancer malgré un contexte géopolitique tendu. Quelques mois auparavant, la tension entre les États-Unis et la Corée du Nord atteignait son apogée. Mais après les Jeux Olympiques de 2018, Raphaël a senti que le moment était opportun pour explorer ce territoire inconnu.

Préparatifs et règles strictes

Participer à un marathon en Corée du Nord demande plus qu'une simple inscription en ligne. « Il fallait passer par une agence officielle approuvée par l’État nord-coréen. Tout était encadré. » Lors du briefing à Pékin, chaque participant a reçu un livret listant les règles à respecter : pas de selfies, pas de photos coupant les statues, interdiction de ramener des documents de propagande. « Ces consignes donnaient déjà un aperçu de la rigidité du régime. »

Immersion dans une dictature

Dès son arrivée à Pyongyang, Raphaël a été plongé dans une atmosphère unique. L’avion nord-coréen diffusait des vidéos de propagande, et les passagers étrangers ont dû remettre leurs passeports aux autorités pour toute la durée du séjour. « C'était étrange de se sentir constamment surveillé. Même à l’hôtel, situé sur une presqu’île, il était impossible de sortir sans autorisation. »

Entre visites encadrées et paysages figés dans le temps, Raphaël a découvert une capitale propre et colorée, mais marquée par une omniprésence de la propagande. « Les rues étaient presque vides, peu de voitures, beaucoup de vélos et des fresques représentant les dirigeants partout. »

Le marathon de l’inattendu

Le jour du marathon, Raphaël a vécu une expérience unique. Le stade Kim Il-sung, rempli de 50 000 spectateurs, résonnait des applaudissements cadencés du public nord-coréen. « L’ambiance était incroyable. Nous, les étrangers, étions en pagaille, alors que les Nord-Coréens défilaient en ligne comme des militaires. »

Le parcours, bien que plat, offrait peu de distractions. « Après les premiers kilomètres dans le centre-ville, c'était un désert humain. » Malgré tout, l'expérience était marquante : encourager les spectateurs, échanger des sourires et savourer une rare sensation de liberté.

Un voyage riche en enseignements

Pour Raphaël, ce marathon est bien plus qu'une performance sportive. « Cette aventure m'a rappelé la chance que nous avons de vivre dans une démocratie. Découvrir de l’intérieur un pays aussi fermé est une expérience inoubliable. »

En terminant son marathon sous les applaudissements de 50 000 spectateurs, Raphaël a ressenti une profonde émotion. “Je ne sais pas si j'y retournerai un jour, mais cette aventure restera gravée en moi”.

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