Amandine Petit au marathon de New York : le récit d’une course qui a tout changé

5h03. C’est le temps qu’il lui aura fallu pour boucler les 42,195 km du marathon de New York. Mais pour Amandine Petit, ce n’est pas ce chiffre qui compte. Ce qui compte, c’est qu’elle n’a pas marché une seule fois. Et surtout, qu’elle est allée au bout d’un défi qui lui paraissait, un an plus tôt, littéralement impensable.

De Miss France à marathonienne, il y a tout un monde. Et c’est à New York qu’elle a appris à le traverser.

Une invitation inattendue (et un peu flippante)

Tout commence par une phrase lancée à la volée dans les travées d’un stade de foot. Claude Henry, coach chez Adidas Runners, lui propose de rejoindre la team pour le marathon de New York. Sa réaction ? Un grand non. Et une nuit blanche. « Je n’étais pas sportive. J’étais la Miss France à talons, pas du tout celle qui court dans Central Park », raconte-t-elle. Et pourtant, quelque chose la titille. Elle en parle à Marine Lorphelin, Miss France 2013 et marathonienne. Celle-ci lui dit : vas-y. Alors elle y va.

Premier run, premières galères

Son coach, Dorian, commence à rapidement l’entrainer. Premier run : 30 minutes. Un calvaire. « Aucun plaisir, j’avais l’impression que 3 kilomètres duraient trois heures. »

Mais elle s’accroche. Parce qu’elle a un objectif. Parce qu’elle veut se prouver qu’elle peut. Et aussi, un peu, pour faire taire les voix qui pensent qu’elle n’ira pas au bout.

Départ pour New York : entre excitation et angoisse

Le marathon approche. Les entraînements s’enchaînent. Elle n’a pas connu de blessure. Mais beaucoup de doutes, de moments où elle pense tout arrêter. Et puis, c’est le départ.

New York. L’effervescence. Le « Check Out Run » dans Central Park la veille. Le mur des noms où elle repère le sien. L’hymne américain sur la ligne de départ. « Ce moment-là, je crois que je m’en souviendrai toute ma vie. »

Une médaille comme une revanche

Les 10 premiers kilomètres passent sans qu’elle s’en rende compte. Puis vient le fameux mur, bien avant le 30e : « À 25 kilomètres, j’avais un point de côté, les jambes lourdes, j’étais au bout de ma vie. »

Mais elle continue. Et elle ne marche pas. Jamais.

Elle termine le marathon en 5h03. Et lorsqu’on lui remet la médaille, elle se dit une chose simple : « Cette médaille, elle vaut autant que la couronne de Miss France. Mais celle-là, je ne la dois à personne d’autre qu’à moi. »

Le marathon de New York, c’est plus qu’une course

Ce n’est pas un hasard si Amandine a choisi New York pour sa première fois. « Là-bas, personne ne juge. Juste des gens qui, comme moi, se sont lancés un défi personnel. »

Sur son dossard, il y avait son prénom. Et dans les rues, des centaines de gens qui criaient « Go Amandine! ». Elle ne les connaissait pas. Mais ils l’ont portée.

Une nouvelle identité

Depuis New York, Amandine continue de courir. Elle a enchaîné avec le marathon de Paris. Et rêve désormais de compléter les six Majors.

Mais quoi qu’il arrive, il y aura toujours ce premier dossard, ce premier mur, cette première ligne d’arrivée. Et cette certitude ancrée au fond d’elle : « J’ai couru un marathon. Je suis marathonienne. Pour toujours. »



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Amandine Petit : '“la couronne, on me l’a donnée. La médaille, je suis allée la chercher.”