“J’ai couru un marathon en corée du nord, le pays le plus fermé du monde.” - Le récit
Courir un marathon est déjà en soi une grande aventure. Mais quand on s’inscrit à une course à l’autre bout de la planète, en Corée du Nord, le challenge devient encore tout autre. C’est le défi que s’est lancé Raphaël : courir un marathon dans le pays le plus fermé du monde.
Voyages et marathon : une double passion
Raphaël a deux passions dans la vie : les voyages et la course à pied. Particulièrement attiré par le défi que représente le marathon, il se lance dans l’aventure et malgré des débuts difficiles, y prend goût.
À tel point qu’il prend la décision de courir un marathon par an, dans un pays différent chaque année.
Nous sommes en 2017, ses yeux se tournent, un peu par hasard, vers la Corée du Nord. Mais cette année là, les relations internationales sont tendues, particulièrement entre les États-Unis et la Corée du Nord. Face à ce constat, Raphaël décide de remettre ce projet à plus tard, soucieux de ménager sa sécurité.
Mais en 2018, les Jeux Olympiques se tiennent en Corée du Sud, entrainant une nette amélioration des relations diplomatiques. Raphaël y voit l’occasion rêvée de se lancer dans son prochain marathon : le Marathon de Pyongyang, en Corée du Nord.
marathon et tourisme: À la découverte de la corée du nord
C’est le jour J, Raphaël embarque direction la Corée ! Dès le départ, l’agence de voyage organisatrice donne le ton : elle leur distribue une brochure à lire attentivement et à laisser dans l’avion à l’arrivée.
Ne pas couper les statuts lorsque l’on prend une photo, ne pas toucher aux affiches de propagande, ne pas être journaliste… Les interdictions sont légions, et parfois difficiles à comprendre ! Pourtant, le respect des règles est primordial pour le bon déroulement du séjour.
Dès la douane, Raphaël comprend qu’il ne faudra pas plaisanter avec les consignes. Les voyageurs sont contrôlés méticuleusement, les livres notamment sont scrupuleusement inspectés.
Arrivé dans la ville, il constate que les rues sont quasiment désertes. L’hôtel, très confortable, présente une décoration un peu désuète. Le personnel de l’hôtel délivre les quelques consignes. Parmi elles, une semble particulièrement intrigante. L’ascenseur de l’hotel ne comporte pas de bouton pour les 5ème étage, et il est précisé explicitement de ne pas tenter de le chercher. Le mystère est entier.
Très vite, Raphaël constate que son séjour ne sera pas placé sous le signe de l’échange avec les locaux. Peu bavards et soucieux d’éviter certains sujets considérés comme tabous, les Coréens ne semblent pas habitués à rencontrer des étrangers. Ils restent distants.
Raphaël découvre tout de même de magnifiques monuments, des musées grandioses. Quelque peu déçu de la gastronomie locale qu’il juge fade, il parvient, avec ses partenaires de voyage, à trouver des pâtes pour la veille de son fameux marathon.
Courir le marathon de pyongyang - corée du nord
Le grand jour est arrivé. Déjà la veille, Raphaël et son groupe avaient eu la chance de participer à un repérage. Ils ont pénétré dans le stade vide dans lequel ils passeront la ligne d’arrivée le lendemain.
Le jour J, le stade de 50 000 places est rempli. Les rues sont bondées, les Coréens sont survoltés. Les coureurs sont tous vêtus de manière identique, chaussures ASICS aux pieds.
Avant le départ, les coureurs défilent dans le stade derrière une pancarte qui indique leur catégorie. L’ambiance est incroyable et Raphaël se sent galvanisé. Il a presque l’impression d’être un athlète aux JO.
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Durant le parcours et malgré les conseils des organisateurs, Raphaël tape les mains spectateurs, se laisse emporter par la ferveur générale. Enfin, il sent la ville vivre.
Vient l’heure de la pause technique. Là encore, il est très surpris par le règlement. Point de préfabriqués sur le parcours, interdiction de faire ses besoins sur la voie publique… Les coureurs ont une liste de magasins déterminée à l’avance, dans lesquels ils peuvent se rendre pour se soulager.
À l’entrée dans le stade, pour la dernière ligne droite, Raphaël est acclamé par la foule de spectateurs, lui le “simple coureur Français”. De ce moment, il gardera à jamais un souvenir inoubliable.