Hypnose : puissant outil pour les runners ?
Dans le monde du sport professionnel, de plus en plus d'athlètes ont recours à l'hypnose pour améliorer leur mental, leur performance mais aussi leur bien-être. Pourtant cette pratique reste encore méconnue chez les amateurs. Alors l’hypnose peut-elle être un outil puissant au service des coureurs à pied ?
Hypnose : de quoi parle-t-on ?
L’hypnose est un état modifié de conscience naturel que nous expérimentons tous chaque jour.
L’état d’hypnose est un état modifié de conscience pour faire simple. C’est à dire que lorsque nous sommes “conscients”, comme nous le sommes là tous les deux (enfin je crois !), nous interagissons avec nos ondes cérébrales en mode bêta. En état modifié de conscience, aussi appelé “transe”, état que l’on peut retrouver en yoga, méditation, en sport, en breathwork et pleins d’autres situations, nos ondes cérébrales seront en alpha ou en gamma selon le niveau de profondeur.
Si l’on s’intéresse au sport, de nombreux sportifs expérimentent cet état - même des non professionnels. En compétition, l’état de concentration permet d’entrer dans ce qu’on appelle une hyper conscience ou hyperfocalisation, aussi appelée le “flow”. Mais cela peut également se vivre en entraînement.
Par exemple, en tant que coureur tu as peut-être déjà eu l’agréable impression d’être totalement relâché en courant, de ne plus sentir tes jambes, comme si elles avancent toutes seules. Tu ne sens plus vraiment la difficulté, comme si tu étais sur un nuage, tu ne penses plus à rien et tout va vite, c’est fluide, rapide, automatique. C’est justement ça : ce côté automatique, c’est lorsque l’inconscient prend le dessus et le conscient n’a plus le temps d’analyser, réfléchir.
Hypnose : méthodes et applications
Il existe différents types d’hypnose :
l’hypnose ericksonienne qui est plutôt permissive et relativement minimaliste : ici le client va relativement peu parler, et c’est le praticien qui fait des suggestions, des métaphores, et utilise les mouvements du corps du client pour discuter avec son inconscient.
l’hypnose humaniste qui va travailler avec des archétypes (enfant intérieur, féminin, masculin…) sans dissocier le conscient de l’inconscient.
Les types d’hypnose plus spirituelles (vie antérieure etc), plus directives (elmanienne), très douce (sajece)...
Ainsi ce n’est pas parce qu’on a essayé une fois l’hypnose et qu’on considère que ça n’a pas fonctionné que ça veut dire que sur nous ça ne fonctionnera jamais : il est crucial de prendre en compte le contexte, l’environnement, le rapport avec le praticien etc
Quant au rôle de l’hypnothérapeute, c’est d’amener la personne à connecter à des ressources à l’intérieur d’elle afin de générer du choix, des nouvelles perspectives sur les événements, de se détacher émotionnellement de ce qui est douloureux, d’évacuer les blessures émotionnelles.
L’hypnose dans la préparation mentale du coureur
L’état d’hypnose et les outils qu’offrent l’hypnose peuvent parfaitement s’intégrer dans la préparation mentale puisque l’hypnose permet d’aller reprogrammer des schémas inconscients. Il est ainsi totalement possible d’aller reprogrammer dans un objectif de performance, d’optimisation. D’ailleurs on parle de plus en plus de l’importance du mental, du mindset dans le sport.
Même s’il y a plusieurs façon de pratiquer l’hypnose, les techniques de visualisation sont très souvent utilisées dans le sport à tout niveau, et particulièrement de haut niveau.
Finalement la préparation mentale, c’est littéralement préparer son cerveau : enlever des blocages, des obstacles, fluidifier des connexions, optimiser les schémas neuronaux. C’est ce qu’il se passe en hypnose. La seule différence, c’est peut être quand dans la prépa mentale sportive, les coachs vont rarement sur le terrain personnel, encore moins le passé de la personne. En hypnose, on peut faire les deux : soit se concentrer juste sur l’objectif / la performance, soit remonter le schéma émotionnel.
intégrer l’hypnose comme outil dans sa préparation : la visualisation mentale
De façon générale, pour un sportif, il peut être intéressant d’avoir une certaine régularité dans les séances d’hypnose afin de garder cet aspect discipline et accompagnement. Mais elles n’ont pas nécessairement besoin d’être trop rapprochées. L’idée c’est aussi de laisser faire le travail inconscient entre chaque séance pour à terme, gagner en autonomie.
Concernant maintenant la visualisation et l’imagerie mentale, ce sont deux techniques qui font toutes deux partie de ce qu’on appelle désormais la psycho neuro immunologie, qui comprend des techniques comme la méditation, l’hypnose ou le biofeedback.
Apparentées à l’autohypnose, la visualisation et l’imagerie mentale sont des techniques qui visent à mettre en œuvre les ressources de l’esprit, de l’imagination et de l’intuition pour améliorer les performances et le mieux-être. Bien que les 2 termes soient souvent utilisés indistinctement, on s’accorde généralement sur le fait que dans la visualisation, on impose des images précises à l’esprit, tandis que l’imagerie cherche à faire émerger les représentations qui appartiennent à l’inconscient.
Ce qu’on appelle généralement l’imagerie mentale a comme fonction de faire surgir à l’esprit des images produites par l’imagination, l’intuition et l’inconscient, comme ce qui se passe dans le rêve. L’idée est de recourir à l’« intelligence » de l’inconscient et à la capacité de l’organisme de « savoir » ce qu’il vit et ce qui est bon pour lui. La plupart du temps, l’imagerie mentale se fait avec l’aide d’un intervenant qui peut guider le processus, et aider à en décoder le sens et à en tirer des applications concrètes.
De plus en plus utilisées par les athlètes à l’image d’Aude Clavier, ces techniques ont fait leur preuve et aident les professionnels à améliorer leur état mental avant, pendant et après une compétition.