Dans la Tête d'un Coureur

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ANXIÉTÉ DE PERFORMANCE : COMMENT SURMONTER LE PLUS GRAND DÉFI DU COUREUR ?

La quête de la performance en course à pied n'est pas seulement physique, elle est aussi mentale. Si chaque coureur aspire à repousser ses limites, l'anxiété de performance se dresse souvent comme un obstacle invisible et redoutable. De la peur de ne pas être à la hauteur à la pression de réaliser une séance d'entraînement, l’anxiété ou l’angoisse de performance peuvent très vite anéantir l’épanouissement d’un athlète. Dans cet épisode de Body & Mind, nous allons plonger au cœur de l'anxiété de performance, pour mieux la comprendre et la déjouer.

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L’anxiété de performance : qu’est-ce que c’est ?

Lorsque l'on évoque l'anxiété de performance, beaucoup de coureurs et de coureuses se reconnaissent, mais sans pour autant parvenir à mettre des mots précis sur ce qu'ils ressentent. 

Parfois elle peut être confondue avec du stress “sain” ou la peur de la nouveauté. En réalité, elle est davantage proche de ce qu’on appelle communément le fait de “se mettre la pression”. 

En fait, l'anxiété ou angoisse « de performance » est une inquiétude excessive qui est reliée à la performance comme son nom l’indique, et à fortiori à la peur de l'échec.

C’est une peur ressentie lors de situations d’évaluation. En fait L’anxiété de performance se déclenche lorsqu’une personne perçoit une situation comme menaçante et qu’il y a un décalage perçu entre la difficulté de la tâche à réaliser et les habiletés du sujet à accomplir la tâche.

Les manifestations de l’anxiété de performance chez les coureurs

Voici quelques exemples de manifestations de l’anxiété de performance : 

  • Physiquement : on ressent de l’angoisse, des difficultés à parler ou respirer, une sensation d’oppression dans la poitrine, une augmentation de la température corporelle… Le coeur peut s’emballer et l’on peut présenter des troubles digestifs, des maux de tête voire parfois, un évanouissement ou une dépersonnalisation. Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive et dépend de chaque individu.

  • Mentalement : forte appréhension face aux évaluations ou à toute autre situation où l'on peut se sentir jugés.

  • Emotionnellement : Sentiment d'inefficacité, peur, stress, tensions.

  • Comportementalement : Évitement des situations d’évaluation qui pourraient mener à l’échec. Cela peut s’apparenter à une forme d’auto-sabotage.

Le sport s’accompagne souvent de compétition ou tout du moins d’une idée de challenge induite par la volonté de progresser. Cela remplit totalement les critères vis à vis de cette notion de performance, tout autant qu’un examen scolaire ou un entretien professionnel. C’est l’une des raisons qui en fait un terreau si fertile pour l’anxiété de performance.

Anxiété de performance et peur de l’échec : les amants terribles

Qui dit performance sous entend d’une certaine façon la notion d’évolution (et donc réussite / amélioration) ou non (et donc de ce que certains nomment échec, ou dépréciation des performances)

Mais la peur de l’échec elle-même est un phénomène qui peut être relié à des choses diverses :

  • le système de croyances

  • la systémie

  • la systémie familiale

  • des événements de vie émotionnellement forts 

Mais ce que l’on peut régulièrement constater, c’est qu’en réalité la peur qui cause l’autosabotage n’est pas nécessairement celle de l’échec, mais celle de la réussite. Cette dernière peut être tout aussi responsable des manifestations de l’anxiété de performance car une part de nous souhaite réussir (le conscient) mais l’inconscient a trop peur de performer selon ce qui est associé à la réussite : le changement, l’inconnu et donc la perte de contrôle.

Anxiété de performance et comparaison

On dit souvent que l’autre est un miroir de soi. D’une part, je ne suis en capacité de voir que ce que je connais chez l’autre. D’autre part, nous projetons constamment sur l’autre nos propres interprétations et perceptions des situations. si j’ai tendance à beaucoup me juger, alors forcément que je vais avoir peur que les autres me jugent, puisque c’est ce que je me fais déjà subir, c’est ce que je connais.

Le mécanisme de comparaison intervient souvent lorsqu’une personne a une faible estime d’elle même et une faible confiance en elle. 

En fait, quand je me compare, c’est que je ne suis pas mon propre point de référence. Or on ne peut pas comparer notre chemin de vie à un instant T à celui d’autrui qui n’en est assurément pas au même point et qui n’a de toute façon pas suivi le même cheminement par ailleurs.

Bien sûr, le phénomène de comparaison est exacerbé par l’existence des réseaux sociaux sur lesquels les sportifs affichent leurs performances et se comparent immanquablement les uns aux autres.

Comment lutter contre l’anxiété de performance ?

  • Prise de conscience : est-ce que ça vous ressemble ? 

  • En parler à l’entourage pour ouvrir le dialogue

  • Voir ce qui peut être mis en place à l’échelle personnelle : méditation, bains froids, yoga, tai chi, qi gong… 

  • En parler à un professionnel de santé qui puisse effectuer un diagnostic si nécessaire

  • Des formes d’accompagnements thérapeutique comme les TCC, ou l’EMDR (pratiqué par les psychologues)  

  • Des accompagnements alternatifs en complément d’un suivi thérapeutique comme l’IFS, la TRE (méthode de relachement des tensions et traumas), la sophrologie, le travail somatique et somato émotionnel, et bien sûr l’hypnose.

Les recommandations de Manon

  • Physicien et auteur canadien Gabor Maté “Quand le corps dit non”

  • “Le corps n’oublie rien” de Bessel van der Kolk, psychiatre américain d'origine néerlandaise, spécialiste du syndrome de stress post-traumatique, professeur de psychiatrie à la Boston University, a fondé le Trauma Center de Boston. 

  • le travail de Peter Levine sur le SNA et le somatic experiencing


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